Un page-turner hyper efficace !

   Commencé dans l'après-midi, terminé dans la nuit, le dernier roman de Michel Bussi est terriblement addictif ! Comme souvent chez cet auteur, l'histoire s'apparente à un puzzle que le lecteur a l'impression d'assembler peu à peu. Attention, pas le petit puzzle 50 pièces pour les débutants ! Imaginez plutôt le 1000 pièces représentant le littoral, du côté du Havre, un paysage où mer et ciel se confondent, où de nombreuses pièces se ressemblent et vous, pauvre lecteur, vous vous obstinez à reconstituer celui-ci, jetant vos dernières forces dans la bataille vers quatre heures du matin pour vous faire cueillir par le dernier morceau qui compose l'ensemble... Très fort !

   L'histoire est celle de Malone, un tout petit garçon qui habite à Manéglise, un village morne où ses parents occupent un modeste pavillon. Sa maman, Amanda, est caissière à la superette. Son papa enchaîne les petits boulots. Rien que de très ordinaire. Ce qui n'est pas banal, c'est que Malone prétend qu'Amanda n'est pas sa vraie maman et que la cohérence de ses propos finit par convaincre le psychologue scolaire du secteur, un séduisant Roumain, Vasile Dragonman. Par l'intermédiaire de son amante, Angélique, il prend contact avec la commandante Marianne Augresse pour lui faire part de son trouble. ( Petite digression sur les noms de famille : Dragonman et Augresse : super faciles à porter !). Notre commandante a d'autres affaires sur le feu et ne lui prête au début qu'une oreille distraite. Ses hommes viennent de localiser un des membres du groupe qui a dévalisé une bijouterie à Deauville quelques mois auparavant. Elle finit par s'intéresser au cas de Malone, les beaux yeux du psychologue y sont pour beaucoup, l'horloge biologique de la policière fait tic-tac et elle succomberait bien à ses charmes (Petite digression sur les yeux de Vasile :" marron clair, presque couleur bois verni, terre cuite ou viennoiserie dorée(page 48), deux poteries de Sienne brisées. Irrésistibles (page 65),couleur pain d'épice (toujours page 65),noisette (page 81),couleur croissant doré (page 163) : abondance de superlatifs nuit parfois !)

   L'intrigue est très intelligemment construite, les chapitres relativement courts, multiplient les points de vue. Michel Bussi réussit à rendre crédible la petite voix du garçonnet qui, à l'abri des regards, a de longues conversations avec son doudou Gouti, sa peluche fétiche qui ressemble vaguement à un rat. Dès le début s'installe un compte à rebours : la vie de l'enfant est en jeu, Marianne Augresse et son équipe entame une course folle pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette affaire d'une grande complexité. Le lecteur, entraîné comme malgré lui, suit leur rythme effréné et tourne les pages à vitesse accélérée. Bon, une fois l'histoire achevée et l'adrénaline retombée, il se surprend à chipoter sur des passages un peu tirés par les cheveux mais ces petits détails ne sont que peccadilles...

Michel Bussi signe une nouvelle fois un page-turner hyper efficace !

Je remercie Babélio et Les Presses de la cité pour ce roman promis au succès.

Comments

[Albertine22]

Très chouette ! J'espère que tu vas aimer aimer que moi les "Nymphéas noirs".

[Syl.]

Je vais en lire deux autres... Chouette histoire !

[Une Comète]

J'ai lu " un avion sans elle " honnête polar, je tenterais bien celui-ci !

[Albertine22]

Michel Bussi est Normand, ceci explique cela ;-) ! Personnellement, j'ai bien aimé "un avion sans elle" et vraiment adoré les "Nymphéas noirs".

[aifelle1]

Même réflexion qu'Ariane, moi c'était "les nympheas noirs". Je remarque que l'auteur est ficèle au territoire normand !