Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les battements de mon coeur
9 juillet 2015

Plaidoyer pour les romans du terroir !

Source: Externe

   Très souvent, les romans du terroir sont considérés comme les parents pauvres de la littérature, plus faciles à trouver en tête de gondole des supermarchés qu'en librairies. Moi, je le revendique, j'aime ces histoires ancrées dans un temps, un territoire, avec des personnages d'origine modeste dans la plupart des cas. J'apprécie par exemple les livres de Daniel Cario, plus particulièrement "Le brodeur de la nuit" et "la parure du cygne" qui nous montrent le quotidien des brodeurs bretons au milieu du XIXème siècle (eh oui, la broderie sur drap de laine demandait de la force et ce métier était exercé par des hommes). C'est pour cette raison que j'ai saisi l'opportunité de lire le tome 1 de la saga québécoise de Michel David.

   C'est un roman qui tient toutes ses promesses. Les amateurs de la série "Magasin Général" de Loiseul et Tripp retrouveront une ambiance semblable et des protagonistes tout aussi hauts en couleur. L'histoire débute à Saint-Paul-des-Prés, en pleine campagne en 1901. Corinne Joyal, presque 19 ans, habite un village voisin et coule des jours heureux mais pas exempts de labeur dans la ferme familiale. Sa mère, Lucienne, maîtresse femme, mène son monde, et il est fort nombreux, à la baguette. Même son mari, Napoléon, ronchonne pour la forme mais file doux devant son épouse. La vie est rude, rythmée par les travaux des champs, les soins aux animaux et les aléas du climat. Le lecteur en apprend beaucoup sur cette existence où la subsistance tient à un travail acharné. Les corvées ne cessent que le temps de se rendre à la messe car l'église et  son curé sont des piliers du village.

   Notre jouvencelle est courtisée par Laurent Boisvert, natif de Saint-Paul, qui vient chez elle pour la veillée et faire le joli coeur sous la surveillance au combien étroite de Lucienne. Ce n'est pas sans appréhension qu'elle va laisser sa fille épouser ce garçon trop poli pour être honnête. L'auteur centre son roman sur cette jeune femme qui va quitter les siens pour s'établir dans le village de son mari. Les premiers mois lui permettent de s'affirmer quitte à sortir du rôle convenu de l'épouse docile et soumise.

   Ce roman met aussi en scène les habitants du village, qui se chicanent sur l'emplacement de la nouvelle église ou pour des motifs politiques.  Le" gang" du curé Anselme Béliveau, qui trouve plus de courage dans une consommation régulière de gin que dans l'exercice de la prière est en bisbille avec celui de Gonzague Boisvert, qui ferait passer L'avare de Molière pour un panier percé. Les dames de la paroisse se volent parfois dans les plumes et la préparation de Noël engendre quelques scènes cocasses.La langue, truculente, pour un lecteur français, participe du plaisir de la lecture.

   J'ai passé un excellent moment en compagnie de Corinne Joyal et des siens et la fin me laisse sur ma faim... J'ai très envie de me procurer le tome 2 !

Source: Externe

Publicité
Publicité
Commentaires
S
C'est très vrai ce que tu dis sur les romans du terroir, mais c'est aussi parce qu'il y en a eu beaucoup de mauvais que ça a cette réputation. Mais comme toi, j'adore me liber dans certaines ambiances régionales; quand c'est bien écrit avec des personnages bien campés, c'est toujours un régal. Je n'avais pas pensé à une saga québécoise, je note ;-)
Répondre
M
C'est bien Loisel et Tripp qui signent la couverture par contre ?
Répondre
A
Quand je suis en vacances j'aime bien lire un roman terroir du coin ; les libraires savent en général renseigner pour en trouver un bon.
Répondre
M
Cela dépend bien évidemment de la façon dont ils sont écrits, il y en a de lamentables, mais je garde un bon souvenir des certains Christian Signol, Claude Michelet...et puis ils transmettent souvent des savoir faire, des talents qui autrement disparaîtraient.<br /> <br /> Bises
Répondre
Y
Je n'aime pas tous les romans terroir, mais il est vrai que certains sont excellents, polars ou non. Et puis, finalement, tous les romans se passent bien quelque part
Répondre
Les battements de mon coeur
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Les battements de mon coeur
Newsletter
Publicité