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Les battements de mon coeur
29 juin 2016

L'été d'une presque-plus petite fille...

Source: Externe

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   J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Aurore Bègue. Elle réussit à rendre terriblement juste  le récit d'Alice, treize ans, dans cet entre-deux compliqué entre la petite fille et femme. Je suis plus réticente sur la construction du roman qui m'a rappelé le prologue de l'Antigone de Jean Anouilh.

   Première page, Alice, devenue adulte, se recueille sur une tombe. Elle se remémore l'été de ses treize ans, passé au bord de la Mer méditerranée, l'été qui d'emblée, nous est annoncé comme meurtrier.

   Juillet 1992, le temps des vacances pour la famille d'Alice. Elle a retrouvé la chambre bleue qu'elle occupe toujours dans leur résidence secondaire. Marie, sa soeur, presque seize ans, dort dans la chambre rouge. Les deux filles sont proches mais les trois ans qui les séparent semblent soudain un gouffre. L'une sort à peine de l'enfance, l'autre entre résolument dans l'affirmation de sa féminité et le désir de plaire. Leur relation est faite de complicité , de tendresse mais aussi de jalousie, d'envie, d'incompréhension. Elles font front commun contre les sautes d'humeur de leur mère, dépressive, voire bi-polaire mais Marie n'apprécie pas que cette dernière lui "colle" systématiquement la "petite" dans les pattes pour avoir la paix.

   Cet été s'annonce un peu différent des autres. Paul, un collègue de leur père, a loué une maison dans le même village. Le père se réjouit de cette présence masculine, lui, qui fait parfois figure d'intrus dans le gynécée familial. Il ne se doute pas qu'il a introduit le loup dans la bergerie. Ce parfait salaud, vu au travers des yeux énamourés d'Alice, apparaît comme un homme, pas un papa mais un "objet" de désir. Elle n'aura de cesse de vouloir l'approcher, ses sens s'éveillent et la rendent téméraire. Bien loin de la décourager, Paul flirte avec elle. De temps en temps, l'auteure laisse affleurer au détour d'une phrase son aspect carnassier. La petite est conquise, pourquoi pas la grande... Les parents d'Alice partent un week-end à Venise et confie leurs filles à celui qui n'a de berger que l'apparence.

   Je n'ai pas toujours été convaincue par l'histoire, en particulier la maladie de la mère, très spectaculaire et semble-t-il pas soignée. Sa mise  soudaine sous "camisole chimique" et ce voyage impromptu pour lui changer les idées m'ont paru artificiels. La dramaturgie et la montée de la tension au fil du récit ne me semblent pas indispensables. J'ai été séduite en revanche par la description de la relation entre les deux soeurs. Tous les petits détails, les petits rituels qui illustrent leur lien m'ont touchée au coeur. 

 Une lecture en demi-teintes

   

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Commentaires
A
Non ce n'est pas facile, et l'auteure y parvient vraiment bien.
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N
Ce n'est pas celui qui me tente le plus mais pourquoi pas. Pas facile d'écrire sur l'adolescence...
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